Ici et ailleurs

Si les données sur l’immigration vers la Suisse attestent de son importance, il ne faut pas oublier que le pays a été par le passé et est toujours un pays d’émigration.


On dénombre actuellement près de 11% de citoyen·ne·s suisses (soit 771 000 personnes) vivant à l’étranger, par choix ou par nécessité. Une partie considérable de l’électorat suisse ne réside donc pas sur le sol helvétique. Les deux-tiers des Suisse·esse·s de l’étranger vivent en Europe. La France (199 800 personnes), l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Espagne sont les principaux pays de destination. Hors Europe, les États-Unis sont la principale destination des ressortissant·e·s suisses avec 81 100 personnes, devant le Canada et l’Australie.


Le nombre de Suisse·esse·s de l’étranger augmente constamment en raison de la mobilité internationale croissante et, en particulier, des accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne : depuis 2000, on observe une hausse de plus de 30%.

Près de trois quarts des Suisse·esse·s de l’étranger (75%) possèdent une ou plusieurs nationalités en plus du passeport suisse. Parmi elles et eux, 87% possèdent également la nationalité du pays de résidence. Cette part élevée de binationaux s’explique par différents facteurs. Certain·e·s Suisse·esse·s possèdent un passeport étranger depuis la naissance ; l’un de leurs parents est ou était étranger, ou parce qu’ils ou elles sont né·e·s dans un pays appliquant le droit du sol. D’autres ont obtenu la citoyenneté du pays de domicile par naturalisation ou par mariage avec un ou une autochtone. Enfin, certaines personnes d’origine étrangère, venues en Suisse au cours de leur vie, ont acquis le passeport suisse avant de rentrer au pays.

La cinquième Suisse est surtout composée d’hommes (et de femmes) hautement qualifiés, autrement dit « expat » ou expatrié·e·s, des étudiant·e·s qui poursuivent leurs études dans les 18 écoles suisses ou d’autres institutions et universités internationales. En outre, 22% de Suisse·esse·s de l’étranger sont âgé·e·s de 65 ans ou plus.

Parmi les 3569 personnes résidant en Suisse et âgées de 55 ans ou plus interviewées par l’enquête TAS, 46% affirment avoir étudié pour au moins un mois à l’étranger et 27% avoir travaillé à l’étranger ou voyagé à l’étranger pour le travail. Parmi les personnes qui se sont exprimées sur le sujet, 24% aimeraient être enterrées ou avoir leurs cendres dispersées ailleurs qu’en Suisse, tandis que 39% aimeraient être enterrées en Suisse. Les 37% restant·e·s n’indiquent pas un pays particulier ou n’ont pas encore réfléchi à la question.

Laura Ravazzini - Office fédéral de la statistique et nccr on the move et Liva Tomas Eggimann - nccr on the move


Ressources complémentaires

Dossier La cinquième Suisse, archives RTS et Ma vie d’Expat, Emission Tribu, Radio Suisse romande

Dossier La Cinquième Suisse – archives RTS


Ma vie d'expat. Emission Tribu, RTShttps://www.rts.ch/play/radio/tribu/audio/la-vie-dexpats?id=8285566